Tout savoir sur la maladie du bisou, la Mononucléose
A l’occasion de la Saint-Valentin, fête des amoureux par excellence, les professionnels 3S Santé profitent de la date pour parler d’une maladie qui touche un grand nombre de jeunes dans leurs premières romances… La Mononucléose ! Présentation, symptômes, traitements et conseils de pharmacien, on vous dit tout ce que vous devez savoir sur la fameuse maladie du bisou.
Qu’est-ce que la mononucléose infectieuse ?
La mononucléose est une maladie infectieuse virale et très contagieuse. C’est le virus d’Epstein-Barr qui en est à l’origine.
Le VEB fait partie de la famille des herpès et se transmet notamment par la salive en contact direct ou indirect. C’est d’ailleurs pour cela que la mononucléose est aussi connue sous les noms de « maladie du bisou », « maladie du baiser », « maladie des amoureux ».
Toutefois, on peut également être contaminé avec des projections (de toux) ou même par transfusion. La contagiosité est au sommet durant la phase aiguë de la maladie.
Dans la plupart des cas, cette maladie est bénigne car elle infecte les personnes de façon asymptomatique.
Lorsque la mononucléose infectieuse se répand dans l’organisme, elle provoque un syndrome mononucléosique sanguin. Il s’agit là d’une augmentation exponentielle de certains globules blancs (les monocytes) dans le sang.
La « mono » en quelques chiffres
50% des jeunes enfants (- de 5 ans) attrapent la mononucléose sans manifester de symptômes
50% de la population est touchée entre 14 et 25 ans
70 000 à 100 000 Français contractent cette maladie chaque année
Entre 90% et 95% des adultes sont immunisés contre le virus de la mononucléose
4 à 7 semaines d’incubation du virus avant l’apparition des premiers symptômes chez les jeunes
Quels sont les symptômes de la mononucléose ?
Les cas de mononucléoses entraînent plusieurs symptômes :
- Fièvre pouvant grimper jusqu’à 40,5°c et souvent assortie de frissons
- Fatigue extrême
- Mal de gorge type angine avec dysphagie (difficultés à avaler)
- Gonflement des ganglions au niveau du cou
- Maux de tête
- Perte d’appétit
- Douleurs musculaires et articulaires généralisées
- Sensation de faiblesse dans tout le corps
Les symptômes peuvent sembler plutôt longs à se dissiper pour le malade. En effet, la phase aiguë dure généralement 2 à 3 semaines. L’état de fatigue en lui-même peut perturber quelques mois. Le virus reste ensuite dans le système immunitaire et ne provoque plus de nuisances sur l’état de santé, hormis pour les personnes souffrant d’immunodépression.
Certains éléments peuvent nécessiter une consultation en urgence si :
- Vous avez du mal à respirer ou n’arrivez plus à avaler
- Vous avez une douleur violente au niveau de la rate (côté gauche du ventre, sous les côtes)
- Vous êtes déshydraté
- Vous ressentez une raideur et des douleurs dans la nuque
- Vous voyez apparaître de nouveaux symptômes (jaunisse …)
- Vous ne voyez pas d’amélioration après 2 semaines, voire une aggravation de votre état de santé
La mononucléose peut être à l’origine de plusieurs complications, même si cela reste très rare :
- Splénomégalie : augmentation du volume de la rate
- Obstruction des voies respiratoires supérieures en raison d’amygdales hypertrophiées
- Myocardite : inflammation du myocarde
- Complications neurologiques : encéphalite ou méningite aseptique
- Facteur de risque pour le lymphome de Burkitt ou des cancers nasopharyngés
Comment diagnostiquer la mononucléose ?
Pour confirmer la maladie, le diagnostic d’un professionnel de santé est requis.
Durant la consultation, le médecin traitant examinera la gorge pour repérer les signes caractéristiques de la mononucléose infectieuse (amygdales rouges et gonflées, recouvertes de membranes blanchâtres, mais aussi ganglions dans le cou). Il palpera également l’abdomen pour évaluer la sensibilité et le volume de la rate.
Pour écarter le diagnostic de l’angine bactérienne à streptocoque A, le médecin peut préconiser la réalisation d’un TROD en pharmacie. Ce Test Rapide d’Orientation Diagnostic est un prélèvement indolore.
Le médecin peut aussi choisir de confirmer la présomption de mononucléose avec une analyse de sang en laboratoire afin d’observer le syndrome mononucléosique, rechercher des anticorps contre le VEB ou encore déterminer si la maladie affecte négativement le foie.
En fonction des résultats, le médecin pourra proposer à son patient un arrêt de travail ou un certificat d’absence pour les enfants et adolescents.
Mononucléose : Les conseils du pharmacien
Comment guérir et soulager les maux liés à cette maladie virale ?
La mononucléose est une maladie qui met complètement à plat. Pour soulager l’inconfort de ses patients et contribuer à un bon rétablissement, le pharmacien peut donner divers conseils :
Se reposer
Le virus d’Epstein-Barr est éreintant pour l’organisme. Aussi, pour combattre l’attaque et reprendre le dessus, le corps aura besoin de beaucoup de repos sur toute la durée des symptômes. Le pharmacien doit donc encourager ses patients à écouter leur corps et à ralentir grandement le rythme pour favoriser la guérison.
S’hydrater
La fièvre entraîne une déshydratation qui peut s’avérer dangereuse. Il faut donc penser à boire de l’eau régulièrement pour compenser les pertes. Il est possible de compléter le tout avec des bouillons ou des jus pas trop sucrés. L’alcool est à proscrire pour ne pas faire souffrir davantage le foie.
Prendre soin de sa gorge
Le pharmacien ou préparateur en pharmacie peut conseiller certains produits à une personne souffrant de mononucléose pour soulager les maux de gorge. Des pastilles ou sprays à base de produits de la ruche peuvent réduire les maux de gorge, tout comme les gargarismes à l’eau salée.
Adapter la qualité de l’air ambiant
Quand on est malade, il est important de s’intéresser à la qualité de l’air intérieur. Il ne faut pas qu’il soit trop sec ou trop chaud au risque d’être irritant. Dans l’idéal, la température doit être de 19°c et le niveau d’humidité à 55%. Pour éviter la prolifération de microbes, on conseille également d’aérer son intérieur au moins 15 minutes par jour.
Maintenir un régime alimentaire équilibré
Même lorsqu’on tombe malade on doit garder une bonne alimentation. Notre corps a en effet besoin de forces et de bons nutriments pour combattre le virus et récupérer. Fruits et légumes sont donc les bienvenus, de même que les poissons et viandes blanches. Les aliments froids ou glacés seront plus faciles à manger avec la gorge irritée. Au contraire, les aliments acides ou épicés devront attendre.
Renoncer au sport et activités physiques
Les activités sportives sont vivement déconseillées durant le pic de la maladie et même durant une période plus ou moins longue de convalescence. En effet, malgré la fatigue certains peuvent être tentés de maintenir leur routine sport, mais cela peut s’avérer très dangereux. En effet, le volume de la rate augmente et le moindre choc ou traumatisme peut entraîner une rupture de la rate.
Il est même déconseillé de porter des charges lourdes durant au moins 2 mois.
Veiller à son hygiène buccodentaire
Prendre soin de son hygiène bucco-dentaire est extrêmement important pour la santé. Quand on attrape la mononucléose, on doit continuer à bien se laver les dents. D’autant plus que les soins dentaires sont contre-indiqués durant la période de contagion.
On rappellera forcément qu’il ne faut pas prêter sa brosse à dents en cas de mononucléose.
Prendre des médicaments
C’est un virus qui est à l’origine de la mononucléose, un traitement à base d’antibiotiques serait donc inefficace. Il y a tout de même certains médicaments qui peuvent aider le patient. Pour soulager les symptômes, le pharmacien peut délivrer certains antalgiques et antipyrétiques comme le paracétamol. Le professionnel d’officine rappellera au patient la posologie du produit afin d’éviter tout risque pour le foie.
Si besoin, il est possible de proposer de la vitamine C pour aider à lutter contre la fatigue.
On rappelle aussi que l’aspirine est contre-indiquée chez les patients de moins de 18 ans
Comment prévenir la contagion ?
A l’heure actuelle, il n’existe pas de solution comme la vaccination ou autre approche thérapeutique pour empêcher l’infection par le VEB. Toutefois, quand on est infecté, certaines habitudes doivent être prises pour éviter de transmettre la maladie à son entourage proche.
- Ne pas partager sa nourriture ou ses verres
- Se laver les mains régulièrement pour ne pas infecter les objets et surfaces
- Stocker sa brosse à dents à l’écart des autres membres du foyer
- Ne pas embrasser ses proches, même sur la joue
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