pénurie de médicaments en pharmacie

La pénurie de médicaments en pharmacie : le nouveau plan gouvernemental pour limiter les ruptures de stock

Parmi les nombreux défis que doit affronter le secteur de la santé ces derniers temps, la pénurie de médicaments en pharmacie devient de plus en plus inquiétante. Le métier de pharmacien est donc touché en plein dans sa chair et les professionnels d’officine sont victimes, tout autant que leurs patients. 3S Santé revient donc sur les différentes facettes de cette problématique et partage les mesures gouvernementales pour limiter les ruptures de stock en pharmacie.

La pénurie de médicaments en France

Le rôle de l’ANSM et de l’ordre des pharmaciens

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) intervient au nom de l’État en tant qu’acteur essentiel de la Santé Publique. L’ANSM agit dans l’intérêt des patients afin que les traitements médicamenteux soient accessibles, efficaces, sûrs, innovants et bien utilisés. Elle joue le rôle d’intermédiaire entre les acteurs de l’industrie pharmaceutique, les professionnels de santé et les patients.

De son côté, l’Ordre National des Pharmaciens représente la profession et remplit des missions d’intérêt général dont la promotion de la santé publique et de la qualité des soins.

Face à la pénurie de médicaments qui touche le pays, ces 2 instances ne sont plus en mesure de remplir leur mission comme il faudrait. Elles tentent donc d’user de leur poids auprès de l’État pour solutionner cette crise et assurer la mise à disposition des traitements aux patients. Les ruptures de stock en pharmacie sont à l’origine de pertes de chances de guérison, voire même de décès prématurés.

Les causes derrière les ruptures de stock sur le marché Français

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les problèmes répétés sur les stocks de médicaments :

  • La mondialisation de la production
  • La concentration des matières premières en Asie
  • La hausse de la demande mondiale en médicaments
  • La disparité des prix des produits de santé selon les pays

Une situation qui n’a cessé de s’aggraver

La problématique des ruptures de médicaments en pharmacie n’est pas récente. Toutefois, on ne peut que s’inquiéter de son intensification depuis quelques années déjà.

En 2017 on dénombrait 530 signalements de ruptures, 10 fois plus qu’en 2007. En 2020, c’était 3 200 médicaments qui étaient concernés par la pénurie. On a dernièrement atteint 5000 signalements et risques de ruptures de stocks.

Certains acteurs de la santé ne cessent d’alerter sur la dangerosité de cette situation de pénurie chronique de médicaments.

Quels médicaments sont concernés par les problématiques de rupture ?

Les médicaments faisant l’objet de tensions de stocks sont divers et variés. De nombreuses maladies et pathologies sont concernées par cette difficulté de proposer les traitements adaptés aux  patients.

On y retrouve des antibiotiques comme l’amoxicilline, le très répandu paracétamol, des traitements antidiabétiques tels que l’Ozempic ou encore des médicaments pour le cœur, le cancer, la mucoviscidose …

L’ANSM est en lien constant avec les fabricants et les laboratoires afin de suivre en temps réel l’indisponibilité des produits de santé. Une liste des médicaments en rupture est d’ailleurs mise à disposition des professionnels de santé à l’instar des pharmaciens d’officine.

La pénurie de médicaments : Une difficulté supplémentaire pour les pharmaciens

Gérer les stocks et les ruptures d’approvisionnement

Les pharmaciens font face à une pression constante pour gérer efficacement leurs stocks en officine, tout en anticipant les ruptures d’approvisionnement en fonction des épidémies locales. Une coordination précise avec les grossistes répartiteurs est indispensable pour maintenir la disponibilité des médicaments vitaux.

Réorienter les malades vers d’autres officines

Pour pallier les pénuries de produits pharmaceutiques, les pharmaciens peuvent parfois orienter les patients vers d’autres officines de la ville ou de la région. En effet, un outil collaboratif nommé « Vigirupture » a été développé et permet aux pharmaciens de mieux connaître les disponibilités localement. Si le médicament est indiqué en vert (disponible), le pharmacien contacte son confrère et le réserve momentanément pour son patient.

pénurie de médicaments réorienter patients

Trouver des alternatives aux prescriptions

En cas de force majeure suite aux pénuries répétées, les pharmaciens doivent trouver des alternatives à certains traitements. Les médicaments génériques se montrent utiles, mais sont également victimes de ruptures de stocks. Le professionnel d’officine communique alors avec le médecin traitant pour trouver des équivalents thérapeutiques qui ne mettent pas le patient en danger.

Reprendre les préparations magistrales

Dans certains cas, les équipes officinales reprennent les préparations magistrales pour mettre au point les médicaments dont ont besoin leurs patients. Cependant, cela n’est pas possible partout et ne permet pas de régler le problème de pénurie de médicament à l’échelle nationale.

Faire face au mécontentement des patients

Les patients expriment leur préoccupation légitimement au comptoir de l’officine lorsque les médicaments qui leurs sont prescrits ne sont pas disponibles. Certains se montrent plus ou moins compréhensifs et c’est au pharmacien, en première ligne, de leur expliquer la situation et de trouver des solutions alternatives pour préserver leur état de santé.

>> Santé : ce qui change pour les Français en 2024

Les nouvelles réponses du gouvernement pour faire face aux pénuries de médicaments en pharmacie

Pour répondre à l’alerte lancée par l’ANSM, l’ordre des pharmaciens et les représentants des patients, le gouvernement a présenté une série de propositions pour limiter les risques de rupture dans les mois à venir. Ainsi, Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux et Roland Lescure ont partagé il y a quelques jours une nouvelle « feuille de route ».

Derrière ce plan, un objectif : Garantir la disponibilité des médicaments sur le territoire et retrouver une souveraineté industrielle à plus long terme.

Surveillance renforcée des médicaments essentiels

Parmi les annonces figure la liste des 450 médicaments « essentiels » établie en juin 2023. Ce listing sera actualisé annuellement à partir de 2025 afin d’ajouter les molécules en tension ou d’annoncer une résolution du problème de stock pour d’autres produits.

Grâce à ce plan, l’univers de la santé sera plus à même de pouvoir anticiper les pénuries avant qu’elles n’arrivent jusqu’à la pharmacie, en bout de chaîne d’approvisionnement.

La vente à l’unité et la délivrance conditionnelle

Autre piste pour améliorer la disponibilité des médicaments dont le stock est en flux tendu, proposer une dispensation à l’unité. Ainsi, on remet au patient le nombre exact de comprimés ou gélules dont il a besoin pour son traitement. La ministre Catherine Vautrin se dit prête à revoir le conditionnement des boîtes de médicaments avec les industriels.

Annoncée dans le PLFSS 2024, la délivrance conditionnelle des antibiotiques permettrait aussi de réserver l’usage de ces traitements à des malades souffrant d’une infection bactérienne et non virale. Pour cela, le TROD en pharmacie sera d’un réel secours.

>> Tout savoir sur le TROD en pharmacie

Éviter la prescription de médicaments en tension ou en rupture

Les ministres veulent également inciter les médecins à éviter la prescription de médicaments en tension ou en rupture. Cette recommandation permettrait, selon eux, de réduire la pression sur les médicaments les plus impactés par la pénurie et de privilégier les alternatives lorsqu’une ordonnance est nécessaire.

Relocalisation des productions pharmaceutiques

Point sensible dans le plan anti-pénurie, la relocalisation en France du tissu industriel pharmaceutique. Dans les années 2000, la France était considérée comme le plus grand producteur de médicament et produits de santé en Europe. On dépendait alors beaucoup moins des marchés étrangers pour soigner les Français. Aujourd’hui, on se trouve à la 6ème place du classement européen.

Avec cette nouvelle mesure, la France devrait voir ouvrir de nouvelles lignes de fabrication. De même, les laboratoires pharmaceutiques qui produisent des médicaments indispensables ne pourront pas se désengager sans avoir retrouvé de repreneur.

Promouvoir le bon usage des médicaments auprès des Français

Enfin, le dernier pan de cet éventail de mesures consiste à renforcer l’éducation de la population à l’égard de la consommation de médicaments. Freiner l’automédication en contrôlant mieux les quantités distribuées, mais aussi rappeler l’inutilité des antibiotiques face à des maladies virales.

La dernière campagne de communication est d’ailleurs diffusée régulièrement à la télévision ces dernières semaines.

3S Santé, agence de recrutement spécialisée dans les métiers de la pharmacie d’officine connait très bien les difficultés et les enjeux des professionnels d’officine au quotidien, y compris la pénurie de médicaments en pharmacie. C’est pourquoi nous proposons des services adaptés pour aider les titulaires à remplacer des membres absents ou recruter du personnel supplémentaire en pharmacie.

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